Baromètre ARTI Santé BTP : L’état de santé des artisans du bâtiment continue à se détériorer !

La CAPEB, la CNATP, et le pôle d’innovation IRIS-ST ont dévoilé le 3e baromètre ARTI Santé BTP, enquête nationale dédiée à l’analyse des conditions de travail et de l’état de santé des artisans du BTP. Le constat est très préoccupant : s’ils restent optimistes vis-à-vis de leur avenir, les artisans du bâtiment sont soumis à des rythmes de travail qui s’intensifient et impactent sensiblement leur santé et leur état de stress. Les causes de cette nouvelle détérioration sont multiples mais le poids de l’administratif, les charges de travail et les incertitudes économiques sont les premières sources de stress citées par les artisans du bâtiment.

Un constat inquiétant qui s’inscrit dans la durée :

Cette 3e édition du baromètre qui porte sur l’année 2016, auprès de 2336 artisans du BTP, confirme les tendances alarmantes mises en évidence par les éditions 2014 et 2015 : les artisans du bâtiment, sont soumis à une intensification de leurs rythmes de travail et à des facteurs de stress qui se répercutent sur leur vie personnelle et leur hygiène de vie.

Un moral en hausse malgré un équilibre vie pro / vie perso toujours compliqué à gérer :

Les artisans du BTP sont 51% à avoir observé une progression de leur activité en 2016 et 36% à manifester un sentiment positif vis-à-vis de l’avenir de leur activité (contre 28% en 2015). Ce regain de confiance ne suffit cependant pas à compenser les effets d’un stress persistant : les chefs d’entreprise artisanale sont ainsi 58% à déclarer qu’ils sont souvent voire très souvent stressés (contre 53% en 2015).

Ce stress récurrent et prolongé a des répercussions sur la vie personnelle des chefs d’entreprise qui sont 87% à juger que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle et 79% à estimer ne pas être suffisamment disponibles pour leur entourage du fait de leur activité professionnelle. Difficile en effet de conjuguer vie professionnelle et vie personnelle de façon harmonieuse quand 59% d’entre eux déclarent travailler le week-end (contre 55% en 2014) et 60% travaillent plus de 50 heures par semaine.

Des causes de stress multiples qui engendrent des risques d’épuisement professionnel :

Parmi les multiples sources de stress qui les impactent, les chefs d’entreprise artisanale du bâtiment sont 52% à citer le poids des démarches administratives, 48% des charges de travail trop importantes et 47% le manque de visibilité sur l’avenir.

Ce stress conjugué à un surinvestissement professionnel et à un sentiment de solitude – 1 artisan sur 2 déclare avoir besoin de soutien – expose les artisans du bâtiment à un risque accru d’épuisement professionnel. Ils sont ainsi 29% à penser avoir fait ou avoir été proche d’un burn out en 2016 et 8% d’entre eux déclarent avoir été victimes d’une dépression au cours des 5 dernières années (contre 6% en 2015). Car si les artisans estiment que leur activité est exigeante sur le plan physique (77%) ils sont plus nombreux encore à estimer qu’elle l’est sur le plan mental (87%).

Une dégradation inquiétante de l’état de santé général aggravée par un suivi médical quasi inexistant :

En 2016, 71% des artisans estimaient être en bonne santé, soit une baisse de 9 points en deux ans. Ils étaient ainsi 70% à déclarer souffrir de douleurs musculaires ou articulaires et la moitié d’entre eux faisait état d’une fatigue importante et de troubles du sommeil.

Pour autant, le suivi médical des artisans du bâtiment reste préoccupant car quasi inexistant : 52% d’entre eux déclarent consulter leur médecin à de très rares occasions et 51% évoquent le manque de temps pour justifier ce manque de suivi médical

Patrick Liébus, Président de la CAPEB, déclare : « les résultats inquiétants de ce baromètre sont à mettre en parallèle avec les résultats économiques du secteur du bâtiment : les conséquences de quatre années de recul consécutif de l’activité économique ont impacté la santé et le moral des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment. Le retour de la croissance constaté fin 2016* devrait permettre une diminution des facteurs de stress et générer des embauches qui viendront, nous l’espérons, soulager progressivement les chefs d’entreprise. Nous voulons rester positifs, car le fait de voir enfin se dégager la fin du tunnel est un signe porteur et encourageant.»

 

 

 

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